BANQUE : L'institution estonienne lance ses fonds à l'assaut de l'Europe de l'Est.
Yves Genier
Pas facile lorsque l'on vient de Tallinn, capitale de l'Estonie, de se faire reconnaître par la communauté financière. «Leurs investissements sont trop éloignés. Comment puis-je contrôler leurs activités depuis la Suisse?», s'interrogeait mardi un financier genevois à l'issue d'une présentation de la banque Gild.
Institution fondée en 1999 par un groupe de jeunes managers formés à l'occidentale, la banque estonienne fait ces jours la ronde des capitales européennes de la finance pour trouver de nouveaux investisseurs. Sa clientèle se recrute essentiellement auprès des fortunes locales, de fonds de retraite baltes et de quelques placements suédois et finlandais. Elle gère actuellement 69 millions d'euros, près de sept fois le niveau à la fin 2004 et plus de 20 fois plus qu'au niveau de sa première année.
Economies inflationnistes
Présente dans les trois Etats baltes et en Ukraine, la banque forte de 55 employés s'active dans le financement d'entreprise. Elle a conclu 90 transactions d'une valeur totale de 2,6 milliards d'euros. Elle anime deux hedge funds, l'un suivant une stratégie «market neutral» investi dans des prêts et des actions des pays Baltes, de Bulgarie et de Finlande, l'autre un fonds multistratégie. Elle supervise aussi un fonds immobilier investi avant tout dans des immeubles commerciaux de Lituanie, de Lettonie et d'Estonie. Les rendements annuels moyens des deux fonds s'affichent entre 15 et 23%.
La jeune banque a réalisé un bénéfice net de 2,4 millions de francs en 2005 pour un bilan de 3,6 millions de francs. Modeste, Gild appuie son essor sur celui des économies baltes dont la croissance annuelle moyenne se situe entre 6,4% (Lituanie) et 11,9% (Lettonie). Ces économies sont toutefois rongées par une inflation allant de 3,8% (Lituanie) à 6,8% (Lettonie).
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