Les médias qualifient d'utopique l'idée d'une politique européenne unique à l'égard de la Russie, chaque pays de l'UE poursuivant ses propres intérêts. A titre d'exemple, ils citent la décision de Bruxelles de mettre en place, dans ses rapports avec la Russie, quatre espaces communs. "La Russie a scindé notre initiative de voix unique de l'UE, divisant les quatre espaces communs en parties et en sélectionnant les plus avantageuses pour elle. Par exemple, l'espace économique a été divisé en dialogue énergétique et en dialogue agricole. De l'espace de sécurité intérieure, de liberté et du droit, elle a dégagé le régime des visas" ("Parnu Postimees", 12.09).
Des journalistes prédisent des remaniements ministériels en Russie et les expliquent par les prochaines élections présidentielles. "Les changements au niveau du gouvernement font le jeu aussi bien de Russie unie, qui détient la majorité parlementaire, que du Kremlin. A l'approche des élections, les ministres de ce parti pourront, au moyen d'un budget gonflé, gagner pour lui de nouvelles voix, alors que le chef du gouvernement, qui apparaîtra à la télévision toutes les semaines, devra relever notablement la cote de popularité de Russie unie. C'est pour cette raison que de nombreux analystes lient l'éventuel remplacement du premier ministre et les purges au gouvernement à l'opération "Successeur" menée par le Kremlin et dont l'objectif consiste à faire monter sur le trône présidentiel un proche de Vladimir Poutine. Voilà pourquoi à Moscou, politiques, politologues et commentateurs désignent Dmitri Medvedev comme candidat le plus probable au poste de premier ministre ("Postimees", 08.09).
Dans l'achat du quotidien moscovite Kommersant par l'oligarque" russe Alicher Ousmanov, la presse estonienne discerne un glissement vers un nouveau verrouillage de la liberté de la presse en Russie, soulignant que les journaux russes sont eux-mêmes responsables de cette situation. "Les médias se sont eux-mêmes mis au service de l'Etat en 1996, en approuvant, à l'unanimité, la réélection de Boris Eltsine . Les oligarques qui, à l'époque, craignaient le retour des communistes au pouvoir ont fait travailler toutes les chaînes de télévision pour M. Eltsine. Et si les journalistes croyaient qu'ils ne se vendraient qu'une seule fois, ils se trompaient. Le Kremlin a vu ce qu'on peut faire avec les journalistes" ("Eesti Paevaleht", 07.09).
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